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Blog de fausses informations et de vraie désinformation

vendredi 25 octobre 2002

Les Expos pourraient disputer quelques matchs à Montréal

San Francisco — Les dirigeants du baseball majeur ont fait part de leur intention de présenter quelques uns des matchs locaux des Expos à Montréal, dans le cadre de leur tournée à travers le monde. En effet le commissaire Bud Selig, qui se trouvait à San Francisco pour assister au 5e match de la série mondiale, a annoncé en entrevue que Montréal s'ajouterait à Boston, Washington, Porto Rico et Mexico parmi les villes qui ont déjà confirmé leur participation à la tournée.

Nos.. leurs Expos

«Cette tournée constitue un test pour un nouveau concept dans le monde du sport professionnel: la formule de "concession nomade". Plusieurs équipes, au lieu d'être affectées à une seule ville, voyageraient de stade en stade à travers l'Amérique, et peut-être même le monde.»

«Cette tournée constitue un test pour un nouveau concept dans le monde du sport professionnel: la formule de "concession nomade". Plusieurs équipes, au lieu d'être affectées à une seule ville, voyageraient de stade en stade à travers l'Amérique, et peut-être même le monde.»

En plus des Expos, d'autres équipes pourraient éventuellement joindre les rangs des nomades, entre autres les Marlins de la Floride- Géorgie- St-Petersburg- Cuba, les Twins du Minnesota- Wisconsin- Alberta- Manitoba, ainsi que les Royals de Kansas City- Oklahoma City- Mexico- Wichita- North Dakota- Albuquerque- Moscou-Yokohama.

«Cette formule pourrait constituer une solution à un problème de plus en plus criant et relié aux salaires toujours en hausse: à savoir, l'incapacité des gros marchés à suivre le rythme dans la course au développement de futurs joueurs. Des équipes comme les Braves d'Atlanta ou les Rangers du Texas éprouvent de plus en plus de difficultés à développer de nouveaux joueurs: leur alignement se constitue presqu'exclusivement de vedettes dotés de contrats mirobolants, ce qui limite les débouchés et empêche les joueurs recrues de se faire valoir.»

Rappelons qu'en 1995 les Expos furent convertis en club-école pour le baseball majeur dans une tentative de pallier à ce problème: les équipes importantes pouvaient compter sur un flux de vedettes établies, et n'étaient plus forcées de compromettre leur chances de championnat en diluant leurs équipes avec des joueurs sans expérience.Mais le ressentiment des montréalais face à cette situation avait un effet néfaste sur les assistances, ce qui entrainait des déficits importants. En promenant les clubs-écoles de ville en ville, Selig espère couper le lien partisans-équipe: «Les amateurs de San Juan ou Portland vont remplir leurs stades simplement pour le jeu, sans partisanerie ou attente de victoire; ils viendront pour le seul plaisir de voir deux équipes jouer un match de baseball.»

Montréal n'aura jamais eu la joie d'assister à la Série Mondiale, mais l'on pourra toujours se consoler avec la Tournée Mondiale. Le seul obstacle à franchir reste de trouver un stade décent où présenter les matchs; la possibilité de re-convertir le stade du parc Jarry serait étudiée.

Aucun adversaire n'a été confirmé mais selon nos sources, les Red Sox de Boston, les Blue Jays du Canada et les Yankees de Steinbreinner pourraient être de la liste. — (LeToaster.com)

jeudi 24 octobre 2002

Washington: la population vit sous la terreur

Washington — La terreur s'empare de la capitale américaine alors qu'un autre piéton a été frappé mortellement en tentant de traverser la rue, ce qui porte le chiffre non-officiel de victimes à plus de 40 depuis le début de l'année dans la seule région de la capitale (le nombre exact étant encore impossible à évaluer); et les forces de police s'avouent totalement impuissantes face à ce phénomène.

Dans les rues, la tension est palpable: les gens se terrent chez eux et le commerce tourne au ralenti. «Je n'ose plus aller magasiner, sauf pour l'essentiel» affirme Pat Molle, un résident, «et je ne me rends plus que dans les magasins situés sur le même côté de la rue.» Partout autour les signes de la psychose sont visibles: devant nous trois piétons sont pétrifiés à un feu de circulation depuis une heure, n'osant traverser; un peu plus loin, un autre semble avoir finalement pris son courage à deux mains et pose timidement un pied sur l'asphalte, mais le retire aussitôt qu'il aperçoit la silhouette d'un véhicule quelques rues plus loin.

«Chaque fois que j'entends le bruit d'un moteur dans la rue, mon coeur fait un bond dans ma poitrine,» nous confie une autre résidente, Debbie Leger, «Je marche sur le trottoir et j'ai l'impression d'avoir un cible peinte dans le dos; à chaque instant une seule pensée occupe mon esprit: suis-je la prochaine?»

Près de 200 inspecteurs de la police de Washington et du FBI étudient présentement près de 8000 appels du public, mais jusqu'à présents les pistes sont rares, pour ne pas dire inexistantes: le tueur choisit ses victimes complètement au hasard, ne démontre aucun mobile apparent, et ne possède aucune description précise, mis à part le fait qu'il conduit un véhicule automobile.

Pire encore, «il semble de plus en plus évident que nous avons affaire non pas à un mais à plusieurs tueurs,» affirme Jeffrey W. Runge, directeur du National Highway Traffic Safety Administration: «et ils sévissent à la grandeur du pays: près de 5 000 piétons sont tués chaque année, en plus de 700 cyclistes: on n'a plus affaire à un tueur isolé mais à une véritable conspiration.»

Le fameux camion blanc
Portrait-robot d'un véhicule automobile parmi tant d'autres

Ce qui n'a guère de quoi rassurer la population. «C'est vraiment difficile de vivre avec cette situation,» se lamente Pat Molle, «un tueur en série ou un tireur fou ça passe encore: on peut toujours se dire que ça ne durera pas, qu'on finira par l'arrêter. Mais ça, cette histoire d'automobilistes, ça n'a pas de fin. Ça dure depuis bientôt cent ans et ça ne fait qu'empirer.»

Maude Inchina, propriétaire d'une boutique d'artisanat local déplore moins ses chiffres d'affaires à la baisse que l'attitude générale de paranoïa: «Tout le monde se méfie de tout le monde: les gens marchent nerveusement, et se regardent du coin de l'oeil l'air de dire "Tu es automobiliste?" C'est tellement triste.»

Sans compter l'aspect politisé de toute l'affaire dans un pays qui compte autant de voitures que d'armes à feu: certains tentent de blâmer les jeux vidéos, particulièrement les jeux orienté sur le thème de la vitesse: d'autres pointent du doigt les scènes de poursuite à la télévision et au cinéma.

De son côté, la candidate démocrate au poste de gouverneur du Maryland, Kathleen Kennedy Townsend veut rendre plus sévère le contrôle du port d'automobile; ce qui ne manquera sûrement pas de faire réagir la National Car Association, le puissant lobby de l'automobile américain. — (LeToaster.com)

mardi 22 octobre 2002

Le Toaster est lancé: le monde en état de choc

Montréal — Un nouveau portail de nouvelles fait son apparition: le Toaster vient désormais s'ajouter au marché déjà hyper-saturé des sites d'information. Mais loin de s'en laisser imposer le rédacteur en chef Henri Vanville y voit plutôt un défi: «Sûr, les sites de nouvelles, il en pleut, mais nous avons un approche différente, basée sur l'objectivité, l'exactitude rigoureuse des faits, le report scrupuleux des propos exacts des personnes interrogées, en clair la recherche inflexible et sans compromis de la vérité pure. En un mot nous rapportons les vraies nouvelles.»

Mais d'autres par contre se montrent sceptiques, et plusieurs observateurs sont d'avis que le mensonge, la diffamation, voire même le maquillage éhonté de photos seront plutôt à l'honneur. Certains n'hésitent pas à parler de "pire source d'information sur le web", mais Vanville n'est pas d'accord: «Nous au Toaster prônons une approche plus positiviste: nous préférons de loin l'expression "meilleure source de désinformation sur le web": ce sera d'ailleurs notre slogan.»

George W. Bush
Le président Bush n'en menait pas large en apprenant le lancement du Toaster

Les réactions ne se sont pas fait attendre: en apprenant la nouvelle, Jean Chrétien a prestement annoncé que sa retraite deviendrait effective immédiatement; à Washington, George W. Bush s'est écrié «Oh, for fuck's sake...», pendant qu'ici le premier ministre Bernard Landry a laissé planer la possibilité de demander au gouvernement fédéral d'instaurer la loi des mesures de guerre. René Angelil sur le conseil de ses avocats a immédiatement intenté une poursuite contre le Toaster avant même qu'on aie parlé de lui une seule fois, «à titre préventif». Finalement au Vatican le pape Jean-Paul II ne manquera sûrement pas de réagir si jamais on réussit à le sortir du coma.

Vanville admet que les couteaux voleront bas par moment. «Mais nous sommes déterminés à ne jamais tomber dans la facilité, comme les éternels gags sur la gueule croche de Chrétien ou encore sur Lorraine Pagé et son histoire de gants: d'ailleurs c'est qui ça Lorraine Pagé?»

«Bon, peut-être un ou deux gags sur Chrétien, pour la forme, dans la mesure où l'on pourra en trouver un qui a pas encore été fait, bien entendu.» — (LeToaster.com)

dimanche 13 octobre 2002

BAR aura un moteur Lada en 2003

Brackley — Les dirigeants de British American Racing ont annoncé hier la signature d'une entente de trois ans avec le constructeur russe Lada à la suite de plusieurs mois d'intenses négociations, et de nombreuses séances d'essais qui se sont tenues durant tout l'été et dans le plus grand secret dans les installations ultra-modernes de Lada à Togliattigrad.

Cette entente arrive à point nommé pour l'écurie en déroute, alors que ses relations avec Honda s'effritent au même rythme que ses moteurs, qui comme on le sait ont récemment développé une tendance à prendre l'expression "moteur à explosion" un peu trop au pied de la lettre.

BAR-Lada
La nouvelle BAR-Lada: l'on remarquera la présence de nombreux nouveaux commanditaires de prestige

Cette entente arrive à point nommé pour l'écurie en déroute, alors que ses relations avec Honda s'effritent au même rythme que ses moteurs, qui comme on le sait ont récemment développé une tendance à prendre l'expression "moteur à explosion" un peu trop au pied de la lettre.

Le nouveau moteur sera à la mesure de la voiture: un 4 cylindres à plat de 150 centilitres refroidi par air, tournant au rythme infernal de 1800 tours/minute et construit sur un bloc en composite de plomb: il sera accompagné d'une boîte de vitesses à trois rapports, dont deux manuelles. Les performances exactes sont évidemment gardées secrètes mais l'on chuchote qu'il pourrait développer pas loin de 25 ou 26 chevaux, «peut-être même 30» nous affirme le communiqué de presse émis par le constructeur.

Jacques Villeneuve toutefois reste réaliste: «C'est certain que c'est un bonne nouvelle, alors que toutes nos options semblaient épuisées; mais il restera encore quelques détails avant d'espérer être compétitifs, comme par exemple il faudra peut-être abandonner l'idée du diesel. Mais bon, peut importe, à la fin ce sera tout de même un progrès par rapport à cette année où il fallait pousser presqu'à chaque course. Moi et Olivier on commençait à en avoir un peu marre, bon, tout de même on nous a engagé comme pilote et non pas comme bête de somme.» Soulignons incidemment que BAR avait déjà envisagé de remplacer son moteur par un attelage de deux percherons, mais s'était buté à un refus de la FIA qui alléguait les problèmes éventuels de fuite de liquides et autres substances sur la piste.

La BAR-Lada en essais
La BAR-Lada lors de ses essais en Russie

Mais malgré tout cet optimisme, fort est d'admettre que la situation est loin d'être idéale: Renault, Ford, Toyota, même Volvo, tous s'étaient désistés les uns après les autres; Porsche ne veut rien savoir de la F1 en général et de BAR en particulier; chez Mercedes les dirigeants se sont contenté d'éclater de rire. En désespoir de cause on s'était rabattu sur Bombardier, puis John Deere et finalement Black & Decker, mais rien n'y faisait. Il semble évident que Lada représente une solution de dernier recours, mais le directeur de BAR David Richards n'est pas d'accord: «Nous avions d'autres options qui demeuraient ouvertes: nous étions en fait encore en discussions avec Proctor-Silex et Starfrit.»

Et General Motors, avons-nous demandé? «Non quand même,» rétorque Richards avec dédain, «vous voulez rire? Je vous en prie, la Formule 1 est une chose sérieuse.» — (LeToaster.com)

jeudi 10 octobre 2002

Les marchés boursiers face à une nouvelle menace

New York — Le Dow Jones a connu une forte baisse hier, suite à la découverte faite par des chercheurs français sur le retard mental. En effet, une équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale de France a annoncé avoir isolé un gène associé à la déficience intellectuelle, ce qui pourrait «éventuellement permettre de développer de nouveaux instruments de dépistage.»

Mais si la nouvelle est encourageante du point de vue médical et humanistique, il en va tout autrement de l'économie: de nombreux analystes s'inquiètent déjà des conséquences que cette découverte aura sur les habitudes des consommateurs. «Il faut comprendre que si la déficience intellectuelle 'pathologique' n'affecte que 3% des individus, la simple bêtise se retrouve dans une proportion beaucoup plus substantielle, au moins 70% sinon plus.» affirme Laura Touvu, spécialiste en profilage de marketing.

Quelques unes des plongées les plus spectaculaires enregistrées hier à la Bourse de New-York
Tableau des cotes

«Avec l'éradication éventuelle du gène de la stupidité, on peut envisager un changement en profondeur du comportement des consommateurs: essayez d'imaginer un monde où les gens baseraient leurs décisions d'achat sur la raison et ne feraient que des choix de consommation logiques et éclairés: on assisterait à rien de moins qu'une dégringolade majeure des marchés: ce serait en fait toutes les bases même du concept de la société de consommation qui se trouveraient remises en question.»

«Je vois mal par exemple comment l'on pourrait convaincre des gens dotés de bon sens de dépenser cinq , dix ou même vingt mille dollars de plus pour acheter un véhicule tout-terrain plus polluant, moins sécuritaire et pratiquement impossible à garer dans n'importe quel centre-ville alors qu'ils savent très bien qu'ils n'auront jamais l'intention de s'en servir hors de la route.» poursuit-elle. La compagnie Ford pour une verrait ses ventes chuter de façon draconienne, elle dont les chiffres de vente dépendent principalement de leurs camions et sports utilitaires.

Dans l'industrie des cosmétiques, on se pose également des questions: que va t-il se passer si leurs clientes se mettent à consulter les publications d'associations de consommateurs? Autant chez Elizabeth Arden, Chanel ou toute autre firme de prestige, l'on frémit en songeant aux dégringolades de leur chiffre d'affaires lorsque l'on s'apercevra que plus souvent qu'autrement qu'un de leurs produits à 200 $ aura autant d'effet qu'un autre produit similaire à 10 $, quand ce n'est pas carrément l'exacte même formule vendue par la même compagnie sous deux noms différents.

Mais si l'inquiétude règne dans ces industries, c'est la panique complète dans celle du fast-food. Déjà les programmes gouvernementaux et les nombreuses campagnes de sensibilisation face aux problèmes reliés à l'obésité la plaçait dans une position difficile, mais maintenant la situation pourrait devenir tout simplement intenable. Avec la récente poursuite judiciaire intentée par un consommateur contre McDonald's, c'est un dangereux précédent qui vient d'être créé et qui pourrait fort bien se répéter. Un porte-parole de la compagnie nous a déclaré «on avait déjà assez de problèmes avec la guerre à l'obésité, on avait pas besoin de la guerre à la débilité en plus.»

L'on aurait pu supposer que l'industrie de la télévision et de la musique serait de loin la plus touchée, mais étrangement dans les médias on semble ne pas trop s'en faire. Un représentant de Viacom, propriétaire entre autres des chaînes MTV et CBS, nous a déclaré être d'avis que la situation n'avait rien d'alarmant, même si les actions de la compagnie avaient chuté de 35 points à la fermeture: «C'est certain que Jackass ou Beavis et Butthead par exemple vont se retrouver à la poubelle, mais ce ne sera sûrement pas la première fois que nous aurons eu à nous ajuster aux aléas du comportement des masses. Chez MTV nous avons toujours été à l'avant-garde des changements de courant. Les hippies, les punks, le rage rock, les gangs de rues, nous les avons tous récupérés, alors ce n'est pas un autre grand mouvement de "rébellion", fusse t-il génétique, qui va nous inquiéter.»

«Nous en sommes rendus au point où l'on peut dépister et commercialiser une nouvelle sous-culture avant même que ses adeptes réalisent qu'ils en forment une. Et puis en ce qui concerne le niveau d'intelligence, on aura beau élever le fond du baril quelque peu, ça restera toujours le fond du baril.» — (LeToaster.com)

samedi 5 octobre 2002

Les médias français inquiets de l'invasion culturelle

Paris — Les réseaux étrangers continuent de s'insurger dans les postes de télé en France, malgré tous les efforts mis en place pour protéger l'intégrité des réseaux locaux. Selon un réalisateur à FR2, «nos services d'information subissent une véritable invasion systématique, et de plus en plus persistante; rien a vraiment changé depuis le fameux "Matigate".»

Rappelons l'incident: en novembre 2000, lors d'une réunion dans la cour de Matignon organisée par Lionel Jospin entre des représentants des communautés musulmanes et juives, une équipe d'une télé étrangère s'était cavalièrement infiltrée parmi les réseaux français pour venir voler des images en direct, et ce sous le nez du réalisateur indigné: «On avait beau les regarder de travers, ils feignaient ne rien voir: ils étaient indécrottables.» Ils auraient même tenté de s'introduire à la conférence de presse qui suivit, mais heureusement le service de sécurité veillait au grain et les intrus furent proprement éconduits.

«À FR2, nous avons poussé la générosité jusqu'à leur offrir nos images,» poursuit le réalisateur, «même s'ils ne le méritaient absolument pas: que voulez-vous, hospitalité française oblige. Mais ils ont carrément levé le nez dessus. Incroyable, l'arrogance de ces gens là: pour qui ils se prennent ces ploucs? Non mais, je vous jure, ils sont vraiment gonflés.»

Réunion à Matignon
Un réseau qui prétend être une télé québécoise mais qui se nomme Radio-Canada: «En plus ils se foutent de notre gueule»

De son côté le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon tente de se fait rassurant: «J'ai récemment rencontré les représentants de la Filpac-CGT, afin d'étudier toutes les dispositions possible afin de trouver une solution garantissant l'intégrité du patrimoine que représentent édition, presse et distribution. Ces mesures s'ajouteraient à celles déjà en place, notamment la lourdeur légendaire de notre appareil bureaucratique qui n'épargne aucun effort afin de mettre des bâtons dans les roues de ces indésirables, fussent-ils d'Amérique, d'Algérie ou du... Cadana. C'est ça, Cadana? Ou Dacana? Enfin bon, peu importe, du moment qu'ils se barrent.»

Mais le bel optimisme de M. le ministre semble quelque peu prématuré: de plus en plus d'étrangers réussissent à contourner le système, en passant outre les procédures au mépris le plus profond des notions de protocole, et en contactant directement les personnes concernées afin d'obtenir des entrevues.

Mais il y a pire: depuis 1984 un réseau pirate, qui se fait appeler TV5 diffuse des émissions de plusieurs autres pays francophones: Suisse, Canada, Liban entre autres mais surtout -horreur!- la Belgique. La plupart des personnes que nous avons interrogées affirmaient ignorer l'existence de ce réseau, mais une dame nous a raconté être une fois tombée dessus par hasard: «Je regardais les infos, comme ça sans me douter de rien, puis paf sans crier gare, le commentateur me sort un truc, du genre "en l'an nonante-six". Putain, je vous raconte pas l'histoire; non mais vous vous rendez compte? Un belge dans mon poste de télé; tout de même, c't-un monde.»

«Ah, il est beau le patrimoine.» a t-elle poursuivi. «Leur faudrait une bonne guerre, tiens. Encore heureux, il y avait Laura Fabian sur l'autre chaîne, ça m'a calmé un peu.» Nous aurions pu eu lui faire remarquer que Mme. Fabian est elle-même belge mais le courage nous a manqué. — (Scheissers)

vendredi 4 octobre 2002

Le ministre Simard veut forcer les assistés sociaux à retourner au travail

Québec — Le ministre d'État à l'Emploi et à l'Éducation Sylvain Simard a l'intention de lancer un projet de loi qui viserait le retour forcé au travail des quelques 300,000 chômeurs et assistés sociaux du Québec, loi qui vise à pallier à la pire pénurie de main d'oeuvre que la province aie connu depuis les quinze dernière années.

Les entrepreneurs de la province auront certainement de quoi se réjouir de cette initiative, eux qui ne savent plus où donner de la tête et cherchent désespérément de la main d'oeuvre: «Il était temps que quelque chose se passe,» clame Adam Tontour, propriétaire d'une franchise de fast-food: «j'en suis réduit à passer le balai moi-même, tellement je manque d'effectifs.»

Mais Ima Fraud, économiste chez Statistiques Canada, reste sceptique: «certes, pour un temps les choses sembleront s'améliorer», concède t-il, «mais cela ne représente en bout de ligne qu'un palliatif temporaire: le problème de fond demeure.»

«Ces nouveaux employés se verront attribuer un salaire pour leurs services, et ainsi verront leur capacité d'achat décupler. La pression sur les fabricants afin de produire plus de biens augmentera, et ils se verront incapables de répondre à la demande faute d'effectifs. Au bout du compte on sera simplement de retour au point de départ.»

«Il n'y a pas trente-six façons de voir les choses: nous vivons dans une société où les capacités de production n'arrivent tout simplement pas à suivre les demandes des consommateurs, il n'y a qu'à aller faire un tour à l'épicerie du coin et de constater qu'elle n'offre qu'à peine une douzaine de marques de beurre d'arachides croquant pour s'en rendre compte. Combien de gens ont le même ordinateur depuis six mois? La même voiture depuis deux ans?»

«Nous avons tous de fortes sommes d'argent à dépenser, mais nous n'arrivons jamais à trouver suffisamment de choses à acheter. Il faut se rendre à l'évidence: la société de consommation est un mythe.»

Wanda Bra quant à elle reste optimiste. Propriétaire d'une fabrique de vêtements qu'elle a fondée en 2001, elle est confiante que la future loi Savard l'aidera à trouver un employé cette année, et la fera sortir du cercle vicieux des subventions aux entreprises. «Le plus dur, ce sont les préjugés: forcément, lorsque qu'une compagnie reçoit de l'aide gouvernementale, on se fait traiter de parasite.»

«C'est facile de juger: il y en a de la main d'oeuvre, si je cherchais vraiment, j'en trouverais, je profite des fonds publics pour automatiser ma production, etc.. Pourtant, on ne peut pas dire je ne n'ai pas essayé: j'en ai rédigé des offres d'emploi, j'en ai passé des journées à hanter les centres d'employés, j'en ai fait des entrevues. À chaque fois c'est la même chose: "on vous rappellera".»

Le cas de Paul Lameraboire, un entrepreneur en informatique est des plus pathétiques. Après avoir cherché à combler un poste de secrétaire pendant trois ans, il a pris les grands moyens l'été passé et s'est pointé chaque matin au pied du pont Jacques-Cartier avec une affiche disant "Cherche employé. Aucune expérience requise. Je suis prêt à prendre n'importe qui".

«Le plus dur, c'est qu'ils demandent tous la sécurité d'emploi. Mais si je passe mes journées à chercher de la main d'oeuvre, comment voulez-vous que je puisses m'occuper de mon entreprise, et garantir quoi que ce soit? Pas d'employés, pas de sécurité; pas de sécurité, pas d'employés. C'est un cercle vicieux.»

Même les entreprises qui ont réussi à se trouver de l'aide ne sont pas nécéssairement au bout de leurs peines. Les travailleurs lisent les journaux, et sont au courant des statistiques sur l'emploi. Ils savent qu'ils peuvent se permettre d'être exigeants, et n'hésitent pas à en profiter: peu d'employés travaillent le nombre d'heures pour lesquelles ils sont payés, et leurs patrons n'osent se plaindre de peur de les voir partir.

«Il ne faut pas s'attendre à ce que la situation change de sitôt: le problème n'est pas québécois, il est mondial: partout au Canada, aux États-Unis, en Europe, ce sont les mêmes files d'attentes aux portes de travailleurs, les mêmes tableaux vides dans les centres d'employés,» conclut Fraud. «Il n'y a tout simplement plus de place dans ce monde pour un autre hamburger qui attend d'être tourné.» — (LeToaster.com)