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vendredi 4 octobre 2002

Le ministre Simard veut forcer les assistés sociaux à retourner au travail

Québec — Le ministre d'État à l'Emploi et à l'Éducation Sylvain Simard a l'intention de lancer un projet de loi qui viserait le retour forcé au travail des quelques 300,000 chômeurs et assistés sociaux du Québec, loi qui vise à pallier à la pire pénurie de main d'oeuvre que la province aie connu depuis les quinze dernière années.

Les entrepreneurs de la province auront certainement de quoi se réjouir de cette initiative, eux qui ne savent plus où donner de la tête et cherchent désespérément de la main d'oeuvre: «Il était temps que quelque chose se passe,» clame Adam Tontour, propriétaire d'une franchise de fast-food: «j'en suis réduit à passer le balai moi-même, tellement je manque d'effectifs.»

Mais Ima Fraud, économiste chez Statistiques Canada, reste sceptique: «certes, pour un temps les choses sembleront s'améliorer», concède t-il, «mais cela ne représente en bout de ligne qu'un palliatif temporaire: le problème de fond demeure.»

«Ces nouveaux employés se verront attribuer un salaire pour leurs services, et ainsi verront leur capacité d'achat décupler. La pression sur les fabricants afin de produire plus de biens augmentera, et ils se verront incapables de répondre à la demande faute d'effectifs. Au bout du compte on sera simplement de retour au point de départ.»

«Il n'y a pas trente-six façons de voir les choses: nous vivons dans une société où les capacités de production n'arrivent tout simplement pas à suivre les demandes des consommateurs, il n'y a qu'à aller faire un tour à l'épicerie du coin et de constater qu'elle n'offre qu'à peine une douzaine de marques de beurre d'arachides croquant pour s'en rendre compte. Combien de gens ont le même ordinateur depuis six mois? La même voiture depuis deux ans?»

«Nous avons tous de fortes sommes d'argent à dépenser, mais nous n'arrivons jamais à trouver suffisamment de choses à acheter. Il faut se rendre à l'évidence: la société de consommation est un mythe.»

Wanda Bra quant à elle reste optimiste. Propriétaire d'une fabrique de vêtements qu'elle a fondée en 2001, elle est confiante que la future loi Savard l'aidera à trouver un employé cette année, et la fera sortir du cercle vicieux des subventions aux entreprises. «Le plus dur, ce sont les préjugés: forcément, lorsque qu'une compagnie reçoit de l'aide gouvernementale, on se fait traiter de parasite.»

«C'est facile de juger: il y en a de la main d'oeuvre, si je cherchais vraiment, j'en trouverais, je profite des fonds publics pour automatiser ma production, etc.. Pourtant, on ne peut pas dire je ne n'ai pas essayé: j'en ai rédigé des offres d'emploi, j'en ai passé des journées à hanter les centres d'employés, j'en ai fait des entrevues. À chaque fois c'est la même chose: "on vous rappellera".»

Le cas de Paul Lameraboire, un entrepreneur en informatique est des plus pathétiques. Après avoir cherché à combler un poste de secrétaire pendant trois ans, il a pris les grands moyens l'été passé et s'est pointé chaque matin au pied du pont Jacques-Cartier avec une affiche disant "Cherche employé. Aucune expérience requise. Je suis prêt à prendre n'importe qui".

«Le plus dur, c'est qu'ils demandent tous la sécurité d'emploi. Mais si je passe mes journées à chercher de la main d'oeuvre, comment voulez-vous que je puisses m'occuper de mon entreprise, et garantir quoi que ce soit? Pas d'employés, pas de sécurité; pas de sécurité, pas d'employés. C'est un cercle vicieux.»

Même les entreprises qui ont réussi à se trouver de l'aide ne sont pas nécéssairement au bout de leurs peines. Les travailleurs lisent les journaux, et sont au courant des statistiques sur l'emploi. Ils savent qu'ils peuvent se permettre d'être exigeants, et n'hésitent pas à en profiter: peu d'employés travaillent le nombre d'heures pour lesquelles ils sont payés, et leurs patrons n'osent se plaindre de peur de les voir partir.

«Il ne faut pas s'attendre à ce que la situation change de sitôt: le problème n'est pas québécois, il est mondial: partout au Canada, aux États-Unis, en Europe, ce sont les mêmes files d'attentes aux portes de travailleurs, les mêmes tableaux vides dans les centres d'employés,» conclut Fraud. «Il n'y a tout simplement plus de place dans ce monde pour un autre hamburger qui attend d'être tourné.» — (LeToaster.com)

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